Ouibus rallie un concurrent sous sa bannière

Publié le par Jean FUND

En moins d’un an 1,86 million de passagers ont pris les cars « Macron ».

Les grandes manœuvres ont déjà commencé dans les autocars. Moins d’un an après l’entrée en vigueur de la loi Macron libéralisant les lignes intérieures, Ouibus, filiale de la SNCF, vient d’annoncer son « rapprochement » avec le français Starshipper, qui fédère 32 autocaristes. Dans le cadre d’un contrat de franchise, la flotte Ouibus va passer de 150 à 200 autocars. En échange, Starshipper (115 salariés, 112 liaisons), dont le nom commercial disparaît, prend 5 % du capital de Ouibus.

C’est un tournant dans la stratégie de la filiale de la SNCF, qui avait choisi dans un premier temps d’investir dans sa propre flotte de véhicules et de recruter ses chauffeurs, « Il y a une course à la taille critique sur ce marché pour deux raisons, explique Roland de Barbentane, le directeur générai de Ouibus. D’abord, en raison de la taille du réseau lui- même, ensuite parce que le développement de la plateforme de distribution représente un coût important ».

Les dirigeants ont finalement décidé de ménager la trésorerie du groupe public, qui aurait dépensé plus de 100 millions d’euros dans le lancement de ses cars sans espérer de bénéfice avant plusieurs années.

En septembre, Ouibus avait d’abord changé son modèle économique en confiant 70% de l’activité à huit sous-traitants. Un nouveau pas vient donc d’être franchi. « Nous avons désormais trois piliers, résume Roland de Barbentane, 20 % en propre, 50 % avec les sous-traitants et 30 % en franchise avec Starshipper ». Par ce biais, Ouibus va éviter de multiplier les dépenses comme la création de dépôts de cars en province dont chacun coûte 3 à 4 millions d’euros. Et Starshipper profitera de la force de frappe commerciale de Ouibus.

Isilines signe avec Total et avec voyages-sncf.com

De son côté, Isilines, filiale de Transdev et grand concurrent français de Ouibus, devrait annoncer ce mardi plusieurs partenariats pour dynamiser sa distribution. Avec voyages-sncf.com, première agence de voyages sur Internet, mais aussi avec le réseau de stations-service Total.

Au bout de huit mois d’activité, 1,86 million de passagers ont été transportés en autocar, selon l’observatoire des transports et de la mobilité créé par l’Arafer, le régulateur des activités ferroviaires et routières.

Le chiffre d’affaires total des cinq principaux acteurs (Ouibus, Isilines, Flixbus, Megabus et Starshipper) s’élève à 21,5 millions d’euros hors taxe et la recette moyenne par passager pour 100 kilomètres est de 3,30 euros (hors taxe) seulement. Depuis la libéralisation du marché, 1.200 emplois ont été créés.

Le « quinté » des lignes commercialisées depuis l’ouverture de ce marché place en tête Ouibus, avec 58 lignes d’autocars mises en service. Avec 48 lignes l’allemand Flixbus arrive en deuxième position ex aequo avec Isilines-Eurolines. A la quatrième place, Starshipper avec ses 21 lignes, qui seront exploitées désormais sous la livrée de Ouibus. Enfin Megabus, avec ses 16 lignes, ferme la marche.

On peut noter que sur l’ensemble de ces 191 lignes proposées par les cinq opérateurs, seulement dix font l’objet d’une « concurrence de services identiques » relève l’Arafer. Les opérateurs ont en effet choisi de se différencier sur les politiques d’arrêts intermédiaires ou finaux.

VALERIE COLLET

Paru dans « Le FIGARO Economique » du 14 juin 2016

Ouibus rallie un concurrent sous sa bannière

Publié dans revue de presse

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